🚁 Drones en Polynésie : nouvelles règles du ciel en 2025 et ce qui change en 2026

🎯 SOMMAIRE RAPIDE

🚫 2025 : État Actuel

  • ✓ Carte Dronix inactive
  • ✓ Formation obligatoire >800g
  • ✓ Zones urbaines interdites
  • ✓ Remote ID requis

🚀 2026 : Changements

  • ✓ U-space potentiel
  • ✓ Fin scénarios S1-S3
  • ✓ 100% standards européens
  • ✓ Contrôles renforcés

🌴 Introduction : un enjeu majeur sous le ciel polynésien

La Polynésie française attire de plus en plus de drones dans son ciel : particuliers filmant un mariage sur une plage de Moorea, équipes TV réalisant une vidéo aérienne de Bora Bora, ou encore entreprises locales inspectant une antenne sur les hauteurs de Tahiti. Ces usages innovants offrent des images spectaculaires et des services pratiques, mais ils posent aussi des défis en matière de sécurité (proximité des avions, risques de chute) et de respect de la vie privée.

Dans un territoire insulaire où le principal aéroport international de Tahiti-Faa'a est entouré de zones habitées, et où les sites touristiques sont souvent survolés par les drones, une réglementation claire et rigoureuse s'avère indispensable. Depuis fin 2020, la Polynésie française applique la réglementation européenne des drones, complétée par des textes locaux, afin d'harmoniser les règles avec la métropole tout en tenant compte des spécificités polynésiennes.

Cet article vous explique en détail les obligations du télépilote en 2025 (enregistrement, formation, catégories de vols, zones interdites, sanctions) et fait le point sur les changements attendus en 2026 -- qu'il s'agisse de nouvelles zones d'exclusion, d'évolutions réglementaires locales via le SEAC (Service d'État de l'Aviation Civile) ou de l'impact des nouvelles normes européennes (par exemple le U-space, le marquage CE des drones par classes C0 à C4, l'identification électronique à distance, etc.). Enfin, nous analyserons la carte Dronix publiée par le SEAC, qui recense les restrictions de vol en Polynésie, et comment l'utiliser pour planifier vos vols en toute légalité.

📊 Chronologie de l'évolution réglementaire

20202021202220232024202520262027Réglementation européenne Création carte Dronix Dronix interactive Formations obligatoires Introduction Remote ID Marquage CE drones Arrêt carte Dronix Définition agglomérations Tolérance Remote ID Fin scénarios S1-S3 Standards européens 100% Possible U-space Contrôles renforcés Phase 1Phase 2Phase 3Phase 4Phase 5Évolution Réglementation Drone Polynésie

📋 Partie 1 -- La réglementation drone en 2025 : cadre actuel en Polynésie

🎭 Cadre légal et catégories d'exploitation

Depuis fin 2020, la Polynésie française applique la même réglementation drone que la France métropolitaine, basée sur les règlements européens. Concrètement, cela signifie que deux grandes catégories d'usage existent :

📂 Catégorie OUVERTE

("open" en anglais)

Pour les vols de loisir ou activités à faible risque, en vue directe du télépilote, et hors des zones sensibles. Ce sont les usages récréatifs ou professionnels simples, sans autorisation préalable.

La catégorie Ouverte est subdivisée en sous-catégories :
  • A1 : selon le poids du drone et la proximité des personnes
  • A2 : vol proche des personnes avec restrictions
  • A3 : vol loin de tout

📂 Catégorie SPÉCIFIQUE

("specific" en anglais)

Pour les vols présentant plus de risques ou contraintes que la catégorie ouverte, par exemple un vol hors vue (BVLOS), un vol en zone urbaine peuplée, ou toute opération ne respectant pas les limitations de la catégorie ouverte.

Dans cette catégorie, chaque mission doit :
  • Correspondre à un scénario standard prédéfini (avec déclaration)
  • Ou faire l'objet d'une autorisation d'exploitation après étude

Note : les scénarios S-1/S-2/S-3 restent utilisables en Polynésie uniquement pour les exploitants qui y étaient déclarés avant 2024, et ce jusqu'au 31 décembre 2025 ; au-delà, ils seront remplacés par les scénarios européens STS-01 et STS-02.

Il existe également une catégorie dite "certifiée" pour des opérations très complexes (gros drones transportant des personnes ou marchandises), mais aucun vol de ce type n'est pour l'instant concerné en Polynésie.

📝 Enregistrement des drones et formation des télépilotes

Avant de faire voler un drone en Polynésie, il est impératif de s'enregistrer en tant qu'exploitant auprès des autorités. Cette obligation s'applique dès que le drone dépasse 250 grammes ou est équipé d'une caméra (la plupart des drones de loisir), conformément aux règles européennes et à la loi française.

⚡ Processus d'enregistrement

L'enregistrement se fait en ligne via la plateforme AlphaTango, gérée par la DGAC. Chaque télépilote doit y créer un compte exploitant et enregistrer ses appareils pour obtenir un numéro d'enregistrement unique à apposer sur le drone (comme une immatriculation).

Parallèlement, une formation théorique est obligatoire pour les télépilotes de drones de plus de 800 g ou réalisant certaines opérations. En catégorie Ouverte, cela se traduit par le passage du brevet de télépilote (examen en ligne de 40 questions, via le module Fox AlphaTango). Une simple attestation de réussite est exigée pour les vols de loisir en sous-catégories A1/A3, accessible dès 14 ans.

Pour voler en A2 (plus près des personnes, avec un drone jusqu'à 2 kg), un examen théorique complémentaire de 30 questions est requis, ainsi qu'une auto-formation pratique en vol. Les professionnels qui opèrent en catégorie Spécifique doivent quant à eux détenir des compétences plus poussées : CATT (Certificat d'aptitude théorique télépilote, équivalent du brevet théorique) et formation pratique validée, ou nouveaux certificats européens (comme le BAPL drone).

💡 Exemple concret :

🏝️ Particulier à Tahiti avec drone de 1 kg :
• S'enregistrer sur AlphaTango
• Suivre la formation en ligne A1/A3 (examen gratuit)
• Respecter les limitations de catégorie Ouverte
• Pour vol proche zone habitée : certification A2 ou drone <250g

🎬 Professionnel filmant à Teahupo'o avec drone de 5 kg :
• Enregistrement en entreprise
• Télépilote avec brevet théorique + pratique
• Déclaration de vol en scénario standard
• Ou demande d'autorisation si hors catégorie standard

🗺️ Zones de vol : la carte Dronix et les restrictions en 2025

L'espace aérien polynésien est régi par le principe de sécurité absolue pour l'aviation. Entre le niveau du sol et 120 m d'altitude, sur l'ensemble de la Polynésie, des restrictions ou interdictions s'appliquent à l'usage des drones.

Ces règles proviennent de l'arrêté du 3 décembre 2020 (dit arrêté "espace"), qui fixe pour toute la France (y compris outre-mer) les conditions d'utilisation de l'espace aérien par les aéronefs sans pilote.

⚠️ IMPORTANT : État de la carte Dronix en 2025

La carte Dronix a cessé d'être mise à jour début 2025 et son interface interactive en ligne a été suspendue. Le SEAC conseille désormais aux pilotes de consulter :

  • 📍 SIA : Visualiseur aéronautique pour les espaces contrôlés
  • 🏘️ Te Fenua : Portail cartographique pour les zones urbaines
  • 📱 AlphaTango : Pour les déclarations de vol

Les interdictions visent en particulier les abords des aérodromes, les zones urbaines denses et les sites sensibles. Pour aider les usagers, le SEAC a mis en place en 2021 la carte interactive Dronix, accessible en ligne, qui présentait par un code couleur les zones où un drone peut voler ou non. Sur cette carte :

🔴 Les zones rouges

Les zones rouges indiquaient une interdiction totale de vol pour les drones de catégorie Ouverte. Par exemple, le pourtour immédiat de l'aéroport de Faa'a à Tahiti, la verticale de certaines emprises militaires ou zones de protection environnementale strictes. En zone rouge, aucun vol de drone de loisir n'est autorisé -- seuls des vols professionnels exceptionnels peuvent éventuellement avoir lieu, avec autorisations spéciales (par exemple, un drone de la gendarmerie ou une opération de secours).

🟠 Les zones oranges

Les zones oranges (ou jaunes) indiquaient des restrictions partielles, généralement une altitude maximale de vol réduite. Par exemple, autour de l'aéroport de Bora Bora, il était permis de voler mais en restant sous une hauteur de 30 m ou 60 m selon la distance. Dans ces zones, un drone de loisir peut voler en respectant la limite de hauteur indiquée et les autres consignes, sans quoi il violerait l'espace aérien d'un autre usager (avions, hélicos). Souvent, une zone orange signifie la proximité d'un aérodrome secondaire ou d'un site particulier.

🟢 Les zones vertes

Les zones vertes indiquaient les secteurs où le vol de drone est libre dans le respect des règles générales (hauteur ≤120 m, hors de portée des foules, etc.). En réalité, sur Dronix, l'absence de coloration spécifique sur une zone revenait à "vert" : par exemple, le lagon au large d'une île, ou une vallée isolée sans interdit particulier. Attention : "zone verte" ne veut pas dire sans aucune règle ; le pilote doit toujours appliquer la réglementation de base et rester vigilant.

📋 Comment vérifier la compatibilité de son projet de vol ?

La méthode préconisée est d'anticiper et de se renseigner avant le décollage :

En agglomération
Hors agglomération
Zone Contrôlée
Zone Libre
Restriction locale
Pas de restriction
Positive
Négative/Silence
🚁 Projet de Vol
📍 Localisation sur Te Fenua
🏙️ Zone Urbaine
INTERDITE
✈️ Vérifier SIA
📝 Autorisation Requise
Haut-Commissariat
🔴 CTR/Zone Réglementée
📏 Hauteur Max?
📅 Demande Clearance
8 jours avant
⚠️ Vol limité
30-60m
✅ Vol jusqu'à 120m
📨 Soumettre 5j avant
📨 Soumettre 8j avant
📬 Réponse?
✅ VOL AUTORISÉ
❌ VOL INTERDIT

1. Localisez le lieu de vol souhaité sur Te Fenua

Pour voir s'il est en agglomération (zone construite) ou à proximité d'un aérodrome. Si c'est en pleine nature loin de tout, c'est bon signe. Si c'est près d'une ville (ex : Papeete, Uturoa, Bora Bora Vaitape) ou à côté d'un aéroport, des restrictions s'appliquent forcément.

2. Consultez les cartes aéronautiques ou le SIA

Pour repérer d'éventuelles zones interdites temporaires ou permanentes. Par exemple, certaines îles peuvent avoir des zones protégées (réserves naturelles où les drones sont prohibés pour ne pas déranger la faune), ou des zones militaires (bases, navires de la Marine) où le survol est interdit pour des raisons de sûreté. Un cas concret : le survol du centre d'essais de Moruroa est évidemment exclu. De même, les alentours des émetteurs stratégiques ou des prisons doivent être évités. Ces informations figurent généralement dans les AIP ou les arrêtés locaux.

3. Vérifiez la hauteur maximale autorisée sur ce site

Par défaut, c'est 120 m partout hors restrictions. Mais si la zone est sous une approche d'aéroport ou près d'un héliport, il se peut que la hauteur soit limitée à 50 m voire 30 m. Par exemple, entre Punaauia et Mahina (la conurbation autour de l'aéroport de Tahiti), de larges zones étaient colorées en rouge et orange sur Dronix, limitant fortement l'usage des drones de loisir -- d'où la nécessité de bien préparer son vol.

4. Si le vol est prévu en zone peuplée ou zone réglementée, engagez les démarches administratives nécessaires

Pour un vol en agglomération, même si c'est un tournage privé, il faut au minimum faire une déclaration préalable au Haut-commissariat (représentation de l'État en PF). Celle-ci doit être déposée au moins 5 jours avant la date du vol, via la plateforme AlphaTango ou par email (). Dans la demande, vous préciserez le lieu, la date, l'horaire, le type de drone, le scénario d'utilisation et les mesures de sécurité prévues. De même, pour tout vol à proximité d'un aérodrome contrôlé (Tahiti Faa'a, Bora Bora, Moorea, Raiatea...), une autorisation spécifique du contrôle aérien local est requise : il faut la solliciter 8 jours à l'avance via l'application Clearance (gérée par le SNA/SEAC). Sans réponse favorable, le vol est interdit.

⚠️ En résumé, en 2025, la Polynésie française n'est pas un Far West du drone : le ciel est découpé en zones avec des règles précises.

Les autorités locales insistent sur la responsabilité de chaque pilote : consulter les cartes ne dispense pas de connaître la loi ni d'agir prudemment. Par exemple, survoler une propriété privée sans accord est puni ; il faut toujours demander l'autorisation aux propriétaires sur place le cas échéant. De même, photographier des personnes sans leur consentement peut tomber sous le coup de l'atteinte à la vie privée. Le bon sens, le respect d'autrui et la préparation sont donc les maîtres-mots du télépilote avisé.

⚖️ Sanctions en cas d'infraction : amendes et prison encourues

Que risquez-vous si vous ne respectez pas ces règles ? La réglementation prévoit un arsenal de sanctions graduées, allant de la contravention à la peine d'emprisonnement, en passant par la confiscation du drone. Les forces de l'ordre (gendarmerie, police aux frontières, aviation civile) sont habilitées à contrôler les télépilotes et à verbaliser les manquements.

🚨 BARÈME DES SANCTIONS DRONES

Type d'infraction Montant Peine Exemples
📝 Manquements administratifs 15 000 CFP - • Pas de formation
• Drone non enregistré
• Pas de numéro visible
⚠️ Contraventions 5e classe 180 000 CFP - • Vol de nuit sans autorisation
• Dépassement 120m altitude
• Survol de foule
• Vol en zone peuplée
🔴 Délits - Sécurité aérienne 1,79M CFP 6 mois prison • Mise en danger d'aéronef
• Vol en zone interdite
• Compromission sécurité
🚫 Délits - Vie privée 5,38M CFP 1 an prison • Atteinte vie privée
• Espionnage
• Captation images illégales

⚠️ ATTENTION : Les montants sont cumulables en cas d'infractions multiples !

Infractions les plus graves (délit)

Certaines violations constituent un délit pénal, passible de 6 mois d'emprisonnement et 15 000 € d'amende (environ 1,79 million de francs Pacifique). C'est le cas par exemple d'un vol de drone compromettant la sécurité aérienne (par ex. intrusion d'un drone dans la trajectoire d'un avion), ou le fait de survoler intentionnellement une zone interdite de manière prolongée. Si un télépilote maintient volontairement son drone au-dessus d'une zone strictement prohibée (espace aérien d'un aéroport, site militaire sensible...), la peine peut monter jusqu'à 1 an de prison et 45 000 € d'amende (5,38 millions CFP). De plus, porter atteinte à la vie privée par captation d'images (filmer des personnes chez elles, sans autorisation) est également un délit, puni d'un an de prison et 45 000 € d'amende selon le Code pénal. Autrement dit, espionner vos voisins avec un drone-caméra peut vous mener en prison tout autant que jouer avec la sécurité des airs.

Infractions sérieuses (contraventions de 5e classe)

Ne pas respecter les règles de base du pilotage est lourdement sanctionné par des amendes pouvant atteindre près de 180 000 CFP. Par exemple, voler de nuit sans dérogation, dépasser les 120 m de hauteur, ou survoler une foule sont des contraventions aggravées. Le fait de faire voler un drone en zone peuplée sans autorisation entre également dans cette catégorie.

Manquements administratifs (contraventions)

Piloter un drone de plus de 800 g sans avoir passé la formation requise, ou sans avoir enregistré l'appareil, est puni d'amendes pouvant aller jusqu'à 15 000 CFP par infraction. Ainsi, dans une affaire récente à Bora Bora, une télépilote de loisir a cumulé les manquements : pas de certificat théorique, pas d'attestation de formation pratique, drone non enregistré et sans numéro apposé. Interpellée après le survol d'une plage, elle a été poursuivie en justice. Le procureur a rappelé qu'un drone tombant de 30 m a 50% de chances de tuer une personne, d'où la sévérité nécessaire. Invoquant la méconnaissance des règles, la prévenue a finalement écopé de 4 amendes de 5 000 CFP chacune (soit 20 000 CFP au total) avec dispense de peine de prison, tout en devant régulariser sa situation avant de récupérer son drone. Ce cas illustre la clémence possible pour un premier incident sans conséquence, mais aussi l'obligation pour tous les utilisateurs de se former et de déclarer leur matériel.

Mesures immédiates

En plus des poursuites judiciaires, les autorités peuvent confisquer le drone sur le champ en cas d'usage illégal. La gendarmerie en Polynésie dispose elle-même de drones et d'équipes formées, qui surveillent par exemple les grands événements (festivals, manifestations) et n'hésitent pas à neutraliser tout aéronef non autorisé. Des opérations de contrôle ont régulièrement lieu ; à partir de juillet 2025, une nouvelle loi (à confirmer) renforcerait encore les contrôles et sanctions administratives. En clair : faire voler son drone n'importe où en pensant passer inaperçu relève du pari risqué.

💭 "En Polynésie, comme en métropole, 'pas vu pas pris' n'est pas une bonne devise pour le télépilote"

Mieux vaut connaître les règles et s'y plier, sous peine de transformer un loisir en coûteuse mésaventure judiciaire. Les amendes peuvent entamer le budget vacances, et un drone saisi ou détruit mettra fin prématurément à vos projets de belles images aériennes.


🗺️ Partie 2 -- La carte Dronix : décrypter les zones rouges, oranges, vertes

La carte Dronix mérite qu'on s'y attarde, car c'est l'outil central qu'avait mis en place le SEAC pour informer le public des zones autorisées ou interdites de vol. Même si son interface n'est plus active en 2025, les informations qu'elle contenait restent valables et officiellement publiées.

Sur Dronix, l'interface utilisait un fond de carte de la Polynésie (archipels des îles du Vent et Sous-le-Vent) avec des calques colorés superposés. Le code couleur était similaire à celui du portail Géoportail drones de métropole : rouge = interdit, orange = restrictions (hauteur limitée), aucune couleur = vol possible en respectant la hauteur générale de 120 m.

CODE COULEUR DES RESTRICTIONS

🔴 ZONE ROUGE - Interdiction Totale

  • Statut : ❌ VOL STRICTEMENT INTERDIT
  • Hauteur autorisée : AUCUNE
  • Exemples de zones :
    • ✗ Aéroports et leurs approches
    • ✗ Sites militaires et bases
    • ✗ Zones de protection environnementale
    • ✗ Emprises gouvernementales sensibles

🟠 ZONE ORANGE - Restrictions Partielles

  • Statut : ⚠️ VOL LIMITÉ SOUS CONDITIONS
  • Hauteur autorisée : 30 à 60 mètres maximum
  • Exemples de zones :
    • ⚡ Approches secondaires aéroports
    • ⚡ Zones périphériques urbaines
    • ⚡ Proximité sites sensibles
    • ⚡ Couloirs aériens secondaires

🟢 ZONE VERTE - Vol Autorisé

  • Statut : ✅ VOL POSSIBLE
  • Hauteur autorisée : Jusqu'à 120 mètres
  • Conditions :
    • ✓ Respect des règles générales
    • ✓ Hors agglomération
    • ✓ Distance de sécurité respectée
    • ✓ Vol en vue directe

On y voyait par exemple une grande zone rouge autour de l'aéroport de Tahiti-Faa'a, s'étendant sur la moitié ouest de l'île de Tahiti, et des zones oranges sur l'autre moitié où le vol était autorisé jusqu'à 60 m d'altitude maximum. Des pastilles rouges indiquaient aussi des sites particuliers (ex : l'héliport de l'hôpital du Taaone à Pirae). Chaque archipel avait ses singularités : sur Bora Bora, tout le pourtour du motu de l'aéroport et une large part du lagon étaient en rouge, le reste de l'île étant en orange avec plafond 50 m. Moorea présentait une zone rouge autour de Temae (alignement des pistes de Faa'a) et des restrictions vers le mont Tohivea (zone de vol militaire).
‎ ‎

60%25%15%‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ 📊 Répartition des Zones de Vol en PolynésieZones Rouges (Interdites)Zones Oranges (Limitées)Zones Vertes (Libres)

💡 Interprétation pratique

Si votre lieu de vol se situe en zone rouge, abstenez-vous sauf si vous avez une autorisation expresse (rarement accordée aux particuliers). Si c'est en zone orange, vous devez adapter votre vol en restant sous la hauteur indiquée et être doublement vigilant. Enfin, si c'est "vert" (pas de restriction affichée), vous avez le champ libre mais en respectant scrupuleusement les règles générales (hauteur ≤120 m, hors zones peuplées, etc.).

🔄 Que faire si la carte Dronix n'est plus accessible ?

En 2025, le SEAC recommande d'utiliser le couple SIA + Te Fenua comme alternative. Le SIA (via le site Geoportail ou AIP en ligne) fournit les zones aériennes permanentes. Te Fenua fournit la donnée territoriale (urbanisation, plans de servitudes aéronautiques -- PSA). En combinant les deux, on obtient une vision assez complète : par exemple, je peux repérer sur Te Fenua qu'un lieu est isolé hors agglomération, et vérifier sur la carte SIA qu'aucune zone réglementée ne le couvre ; je saurai alors que je peux y voler en drone dans la limite de 120 m. À l'inverse, si je prévois un vol près de Papeete, Te Fenua me montre que c'est en pleine agglomération (donc interdit d'office en catégorie ouverte) et l'AIP m'indiquera en plus que l'espace aérien est sous la CTR de Faa'a (contrôlée, vol soumis à autorisation de la tour).

Le SEAC travaille à intégrer les évolutions européennes de publication des zones UAS. En effet, les zones interdites ou restreintes drones sont désormais publiées via un système numérique (format GeoJSON standard) consultable par les applications. La carte Dronix était une première étape locale. À l'avenir, on peut s'attendre à ce que les zones d'exclusion polynésiennes soient intégrées dans les applis smartphone de geo-awareness (conscience géographique) utilisées par les pilotes de drone. Par exemple, DJI ou Parrot intègrent déjà certaines no-fly zones ; demain, les zones polynésiennes pourront s'y ajouter automatiquement si le cadre U-space les diffuse. (On y reviendra dans la partie 3 sur 2026.)

📍 En somme, la carte Dronix était un formidable outil pédagogique pour les usagers polynésiens, avec sa lecture simple rouge/orange/vert.

Même sans y avoir accès aujourd'hui, il faut en retenir l'esprit : chaque pilote doit vérifier les restrictions sur sa zone de vol projetée. Cette préparation fait partie intégrante de la pratique responsable du drone. Ne pas le faire, c'est risquer de voler en zone rouge sans le savoir -- ce qui n'excusera pas l'infraction en cas de contrôle.


🚀 Partie 3 -- Ce qui change en 2026 : évolutions réglementaires et nouvelles normes

🔄 2026 : L'Année du Grand Changement

Alignement complet sur les standards européens

Un tournant majeur pour tous les télépilotes polynésiens

L'année 2026 s'annonce comme un tournant pour la réglementation drone, aussi bien en Polynésie qu'en Europe. Plusieurs évolutions sont d'ores et déjà prévues ou en discussion :

1. 🆕 Nouvelles zones d'exclusion ou de restriction

Les autorités locales pourraient délimiter de nouvelles zones interdites de survol de drones en Polynésie. Par exemple, le haut-commissariat travaille à actualiser la liste des sites sensibles. On peut citer la probable interdiction de survol de certaines aires marines protégées pendant la saison de reproduction des oiseaux, ou le renforcement des interdictions au-dessus de sites culturels sacrés (marae) pour éviter les nuisances touristiques. De même, avec l'intensification des vols de drones, des extensions de périmètres de zones existantes sont possibles : par exemple, élargir la zone interdite autour de Faa'a si des incidents sont constatés en limite de CTR.

✅ Point positif : En 2025, un arrêté du Haut-Commissaire (n° HC 779 du 23 mai 2025) a précisément défini le périmètre des agglomérations en Polynésie, afin d'appliquer clairement l'interdiction de vol en ville. Cette clarification prépare le terrain pour 2026 où aucune ambiguïté ne subsistera sur ce qui est considéré zone urbaine interdite.

On peut donc s'attendre à une communication renforcée début 2026 pour signaler aux usagers les zones fraîchement interdites ou réglementées.

2. 🌐 Intégration du concept de U-space

L'Europe déploie progressivement le U-space, un cadre de gestion numérique du trafic des drones. Concrètement, un espace U-space est une zone de l'espace aérien (souvent autour des villes ou infrastructures critiques) dans laquelle les drones devront automatiquement se connecter à des services numériques pour pouvoir voler en toute sécurité aux côtés des avions.

🛸 Écosystème U-Space

SERVICES NUMÉRIQUES OBLIGATOIRES EN U-SPACE

Service Fonction Description Impact Pilote
📡 Identification Remote ID temps réel Transmission continue position/altitude Équipement obligatoire
🗺️ Géovigilance Zones interdites auto Alertes restrictions en temps réel App mobile requise
✅ Autorisation Validation instantanée Plan de vol numérique automatique Réservation créneau vol
⚠️ Info Trafic Alertes collision Détection autres aéronefs proches Évitement automatique

Calendrier de déploiement U-Space

  • 2025 : Aucun U-space actif en Polynésie
  • 2026 : Possible déploiement Tahiti-Faa'a
  • 2027+ : Extension potentielle Bora Bora et autres îles

Ces services comprennent notamment l'identification du drone en temps réel sur le réseau, la géovigilance (l'appli du pilote l'informe en direct des conditions et restrictions), l'autorisation de vol numérique (une sorte de plan de vol validé instantanément) et l'information trafic (le pilote reçoit des alertes s'un autre aéronef approche).

En métropole, les premiers espaces U-space devraient voir le jour autour de certains aéroports dès 2023-2024. En Polynésie, où le trafic aérien habité est moins dense sauf autour de Tahiti, il n'y a pas encore d'U-space en 2025. Cependant, d'ici 2026, le SEAC pourrait annoncer la création d'un U-space local autour de Tahiti-Faa'a ou de Bora Bora, ne serait-ce que pour se conformer aux directives européennes.

Cela impliquerait que tout drone souhaitant voler dans ces zones (par exemple sur Papeete ou autour de l'aéroport) devrait être équipé et enregistré pour utiliser les services U-space (application de gestion de vol, transmission continue de position, etc.). Pour le télépilote loisir de base, ça signifie davantage de démarches automatisées : au lieu d'envoyer un email 5 jours avant pour demander une autorisation, il pourrait "réserver" un créneau de vol via une application U-space instantanément... à condition d'avoir un drone compatible et une connexion. 2026 devrait voir au moins le début de ces changements, l'objectif étant d'éviter tout risque de collision et de mieux intégrer les drones dans l'espace aérien contrôlé.

3. 🔚 Fin des "scénarios nationaux" et transition 100% vers les standards européens

Comme évoqué plus haut, la tolérance pour les anciens scénarios S-1, S-2, S-3 prendra fin au 1ᵉʳ janvier 2026. Jusqu'à fin 2025, un exploitant polynésien qui avait déclaré ses activités pro selon ces scénarios peut encore les utiliser. Mais dès 2026, tout le monde devra soit entrer dans les clous de la catégorie Ouverte, soit adopter les Scénarios Standards européens STS (01 pour les vols VLOS en zone contrôlée au sol, 02 pour les vols BVLOS avec observateurs).

⚠️ Impact pour les professionnels

  • Mise à niveau des procédures et parfois des équipements
  • STS-01 requiert un niveau de compétence théorique supérieur (CATS)
  • Déclaration d'exploitation européenne obligatoire
  • Les télépilotes formés "à l'ancienne" devront obtenir les nouveaux certificats européens de télépilote

En métropole, cette transition s'opère depuis 2024 ; en Polynésie, le SEAC accompagnera probablement les entreprises en 2025 pour qu'elles soient prêtes à 100% en 2026. Le 1ᵉʳ janvier 2026, les anciens textes locaux sur les drones seront entièrement caducs, remplacés par les textes européens harmonisés. Pour les amateurs, cela ne changera pas grand-chose au quotidien (leurs règles de base restent identiques), mais pour les opérateurs, ce sera synonyme de modernisation et de formalités numériques.

4. 🏷️ Marquage CE des drones et identifiant électronique à distance

Ces deux éléments techniques font partie des nouveautés européennes qui impactent directement les utilisateurs.

Marquage de classe CE

Le marquage de classe CE (C0, C1, C2, C3, C4) est une classification normalisée des drones en fonction de leur poids et équipements de sécurité. Depuis janvier 2024, tout nouveau drone vendu en UE doit afficher sa classe CE, qui détermine les conditions d'utilisation en catégorie Ouverte.

🏷️ Classes de Drones CE
C0
< 250g
✅ Partout
C1
< 900g
✅ Zone peuplée
C2
< 4kg
⚠️ 50m personnes
C3
< 25kg
🚫 Loin de tout
C4
Modèles réduits
🎮 Aéromodélisme
A1 : Survol personnes OK
A2 : Proche personnes
A3 : Loin de tout
Clubs uniquement

Par exemple, un drone classe C1 (250--900 g) peut voler en zone peuplée s'il dispose des fonctions requises (limitation de vitesse, identifiant à distance) et si le pilote est formé. En 2025, la plupart des drones grand public en circulation en Polynésie sont encore d'"ancienne catégorie" (non classés CE, car achetés avant 2024). Ils sont autorisés mais avec des limitations : par exemple un drone de 800 g non classé n'a pas le droit de survoler des personnes même brièvement, et après 2023 il ne peut plus voler en sous-catégorie A1 du tout.

🚨 Important pour 2026

À partir de 2026, ces drones "legacy" seront confinés au minimum (souvent la sous-cat A3 uniquement, c'est-à-dire loin de toute personne et bâtis, à plus de 150 m). Concrètement, si vous possédez un Phantom 4 ou un Mavic Pro ancien modèle, vous serez limité à voler en rase campagne. Pour profiter de toutes les possibilités (vol en zone peuplée avec un petit drone, etc.), il faudra investir dans un appareil certifié C0/C1 par exemple.

On peut donc anticiper en 2026 un renouvellement progressif des flottes de drones de loisir vers ces nouveaux modèles marqués CE, surtout pour ceux qui veulent voler partout en sécurité juridique.

Identifiant à distance électronique

L'identifiant à distance électronique est un dispositif qui émet en continu un signal contenant le numéro d'enregistrement de l'opérateur, la position du drone, sa hauteur et la position du télépilote. Ce signal, captable par les forces de l'ordre via un smartphone ou récepteur dédié, permet d'identifier en temps réel qui vole et où.

Depuis janvier 2024, l'identification directe à distance est obligatoire pour tout drone de plus de 800 g (ou devant être enregistré) en vol. En pratique, la plupart des fabricants ont anticipé : par exemple DJI a ajouté la fonction "Remote ID" dans les mises à jour firmware de ses modèles depuis fin 2022. En Polynésie, cette exigence s'applique aussi : le télépilote doit avoir équipé son drone d'un module d'identification (si le drone ne l'a pas en natif) et renseigner ce module dans son compte AlphaTango.

📡 Remote ID : Ce qui change en 2026

En 2025, une tolérance pédagogique est de mise, mais à partir de 2026, on peut s'attendre à des contrôles renforcés sur la présence du signal électronique. Un drone qui ne diffuse pas son ID pourra être immobilisé. Cela rejoint l'arrivée du U-space : dans les espaces U-space, l'identification en réseau sera carrément une condition pour obtenir l'autorisation automatique de décoller.

Pour un amateur, cela se traduira peut-être par l'achat d'un petit boîtier ID (coûtant ~5 000 CFP) s'il a un vieux drone, ou par la nécessité de mettre à jour son drone récent via l'appli du constructeur.

C'est un mal pour un bien : l'identification à distance vise à responsabiliser les pilotes et dissuader les vols illicites, sans empêcher les passionnés prudents de profiter de leur engin.

5. 📊 Impacts opérationnels pour les usagers

Tous ces changements -- zones, U-space, normes techniques -- auront des répercussions concrètes pour différents acteurs polynésiens. Nous les résumons ci-dessous par catégorie :

Aspect 📅 Réglementation 2025
(état actuel)
🚀 Évolutions prévues en 2026
Zones d'exclusion aérienne Carte Dronix en vigueur (zones rouges = interdites, oranges = limitées). Zones sensibles définies par arrêté HC (ex : agglomérations interdites aux drones). Nouvelles zones potentiellement ajoutées ou élargies (sites protégés, périmètres aéroportuaires étendus). Publication via les outils U-space des zones UAS géographiques pour drones.
Catégories de vol autorisées Catégorie Ouverte (A1, A2, A3) et Catégorie Spécifique (scénarios nationaux S1-S3 ou scénarios européens STS, + autorisations ponctuelles). Fin des scénarios S1-S3 au 1ᵉʳ janvier 2026 -- adoption exclusive des scénarios standards européens STS-01/02 pour la catégorie Spécifique. Catégorie Ouverte inchangée dans ses principes.
Enregistrement & formation Enregistrement AlphaTango obligatoire >250 g ou drone caméra. Formation théorique en ligne A1/A3 obligatoire >800 g. Certificat A2 requis pour vols rapprochés de personnes. CATT + formation pratique pour pros en scénarios. Inchangé sur le principe (enregistrement toujours requis, formations théoriques maintenues). Toutefois, introduction des nouveaux certificats européens. Simplification possible via outils numériques pour déclarer les vols via U-space.
Identifiant électronique à distance Obligatoire depuis 2024 pour drones >800 g, mais contrôles encore rares en 2025. Modules à installer sur drones non équipés. Généralisation du Remote ID : en 2026, tous les drones concernés devront émettre un signal conforme. Contrôles renforcés, notamment dans zones urbaines. Impossibilité d'accéder à un espace U-space sans identifiant validé.
Marquage de classe CE des drones Drones sans marquage (« legacy ») autorisés avec restrictions (ex : pas de vol en catégorie A1 si >250 g). Nouveaux drones marqués C0 à C4 arrivent sur le marché mais minoritaires en 2025. Fin de la période de transition : Les drones non classés seront limités au strict minimum (généralement utilisation seulement en catégorie A3). Pour profiter de vols en zone peuplée ou rapprochée, il faudra utiliser un drone classé C0-C1. Les utilisateurs migreront vers des appareils marqués pour plus de liberté.
Espaces U-space et autorisations numériques Aucun U-space n'est encore actif en Polynésie. Autorisations via formulaires (email, AlphaTango) et coordination manuelle (Clearance). Possible création d'un U-space (Tahiti, Bora...). Dans ces zones, autorisation de vol gérée par services numériques en temps réel, nécessitant enregistrement préalable de l'opération via une appli. Moins de paperasse, mais obligation d'équipement et de connexion pour les pilotes concernés.
Sanctions Répression déjà en place : amendes contraventionnelles jusqu'à 180 000 CFP, peines délictuelles jusqu'à 6 mois prison/15 000 € si mise en danger ou vols interdits. Renforcement prévisible des contrôles grâce à l'identification électronique : les forces de l'ordre pourront plus facilement détecter les infractions. Les barèmes d'amende restent les mêmes, mais les récidivistes en 2026 risqueront davantage de poursuites pénales si la pédagogie de 2023-2024 n'a pas suffi.

✨ En résumé, 2026 marquera l'alignement complet de la Polynésie sur le cadre européen des drones, avec des outils modernes (U-space) et une réglementation arrivée à maturité.

Pour les pilotes amateurs prudents, cela ne sera pas une révolution : s'ils volent déjà dans les clous (loin des aéroports, pas au-dessus des gens, drone marqué et enregistré), ils continueront à pratiquer sereinement. En revanche, ceux qui avaient l'habitude de bricoler avec d'anciens drones ou de voler sans trop se soucier des démarches devront absolument se mettre à jour.


👥 Impacts pour les différents acteurs polynésiens

🎮 Amateurs et passionnés de drones de loisir

Ils représentent la majorité des télépilotes (touristes de passage, habitants filmant leur île, etc.). Pour eux, l'impact principal des évolutions 2026 sera technique.

Impact 2026 :

  • ✅ Peu de changement si drone < 250g (type DJI Mini)
  • ⚠️ Remote ID obligatoire pour drones > 800g
  • 🔄 Possible limitation des lieux de vol si drone non certifié CE
  • 📱 Apps U-space pour zones contrôlées
💡 Conseil :

Profitez de 2025 pour vous former et vous équiper correctement, comme ça en 2026 vous volerez l'esprit tranquille dans le respect de la loi.

🎬 Professionnels de l'audiovisuel et prestataires touristiques

Eux utilisent les drones pour des prises de vue commerciales (clips, mariages, promotions touristiques) ou des services (inspection technique, cartographie).

Impact 2026 :

  • 🚫 Fin définitive des scénarios S1-S3
  • 📋 Déclaration en Exploitant UAS européen
  • 📚 Mise à jour des Manuels d'Opérations
  • 🎓 Nouveaux certificats européens requis
  • 💻 Investissement dans logiciels U-space
⚡ Action :

Anticipez la transition fin 2025 avec des formations locales. 2026 = professionnalisation accrue, contraignant au départ mais ouvrant plus de missions possibles.

🏛️ Collectivités locales et services publics

Les communes, le pays et les services de l'État utilisent ou subissent les drones.

Impact 2026 :

  • 🔍 Meilleur contrôle grâce au Remote ID
  • 📡 Détection automatique des infractions
  • 🚁 Facilitation des drones de service public
  • 📋 Mise à jour des arrêtés municipaux
  • 🚔 Équipement des forces de l'ordre en capteurs
🎯 Opportunité :

Développer des services drones municipaux pour surveillance, secours, etc. Plus de moyens pour faire respecter la loi drone.

📌 Le message clé est que le drone n'est pas un gadget anodin : c'est un aéronef à part entière, qui, employé intelligemment, rend d'innombrables services en Polynésie, mais qui mal utilisé peut créer des accidents graves ou porter atteinte à la vie privée.

2026 vient renforcer cette responsabilisation collective autour de l'usage des drones.


💡 "Bon à savoir" -- Conseils pratiques aux télépilotes polynésiens

📝 Conseils Pratiques Essentiels

🏙️ Autorisation de vol en zone peuplée

Pour tout vol de drone en agglomération ou au-dessus d'un rassemblement de personnes, vous devez obtenir une autorisation préalable du Haut-commissariat. La procédure standard consiste à remplir un formulaire via AlphaTango ou à envoyer un email détaillant votre vol à , au moins 5 jours avant. Sans réponse favorable, considérez que c'est refusé. Piloter un drone en ville sans cette autorisation vous expose à des sanctions (même si c'est juste au-dessus d'une plage de l'agglomération).

🌙 Vol de nuit

Il est interdit de nuit en catégorie ouverte, sauf dérogation exceptionnelle. En Polynésie, le Haut-Commissaire peut délivrer une dérogation pour des vols de nuit (par exemple pour un événement culturel filmé du ciel). La demande doit être motivée et déposée avec un délai minimum de 5 jours ouvrables (déclaration standard en zone peuplée). Pour les dérogations spéciales comme le vol de nuit, un délai plus long peut être nécessaire. Le drone devra être équipé de lumières de signalisation. En l'absence de dérogation, voler de nuit (du crépuscule à l'aube) est passible de poursuites.

📏 Hauteur maximale

La hauteur standard est 120 mètres au-dessus du sol ou de la mer. Pensez qu'en montagne, c'est 120 m au-dessus du point du sol survolé, pas 120 m par rapport au niveau de la mer. Si vous décollez d'une colline, vous pouvez monter 120 m au-dessus de cette colline, pas plus. Certains drones brident automatiquement la hauteur, d'autres non ; c'est au pilote de surveiller son altimètre. Dépasser 120 m sans autorisation est illégal (et dangereux car vous entrez dans l'espace des hélicoptères ou avions légers).

✈️ Éviter les zones d'aérodrome

En Polynésie, il y a plus de 45 aérodromes sur l'ensemble des îles. Ne volez jamais à proximité immédiate d'un aérodrome sans accord. "À proximité" signifie généralement dans un rayon de 5 km ou sous les axes d'approche. Même un petit aérodrome aux Tuamotu a des avions qui décollent/atterrissent quotidiennement. La réglementation impose de contacter le SNA/SEAC via l'application Clearance au moins 8 jours avant si on envisage un vol drone dans la zone d'un aérodrome contrôlé. Pour les aérodromes non contrôlés, la prudence veut de ne pas voler s'il y a une activité aérienne et, si possible, de coordonner avec la mairie ou le gestionnaire local.

🧳 Transport et importation de drones

Si vous voyagez avec votre drone entre la métropole et la Polynésie ou entre îles, sachez que les batteries lithium doivent être transportées en cabine (jamais en soute, risque d'incendie). L'importation d'un drone neuf en Polynésie est soumise aux taxes douanières comme tout appareil électronique : renseignez-vous auprès des Douanes polynésiennes pour les formalités. Par ailleurs, si vous venez travailler en tant que télépilote professionnel de l'étranger, n'oubliez pas que cela nécessite un permis de travail en règle en plus des autorisations de vol -- le haut-commissariat pourra vous guider sur cette démarche.

📞 Contacts utiles

En cas de doute sur la réglementation ou pour toute question technique, vous pouvez contacter la Division des opérations aériennes du SEAC (par email : ). Pour signaler un abus de drone ou un incident, vous pouvez appeler la Gendarmerie (le 17) qui a compétence en matière de sécurité aérienne. Enfin, de nombreuses ressources en ligne existent pour vous aider : le site du SEAC Polynésie lui-même, la plateforme d'assistance de la DGAC, ou encore la communauté locale de télépilotes (groupes Facebook, etc.) qui partage volontiers retours d'expérience et bons plans de vol autorisés.


🎯 Conclusion : drones polynésiens, un ciel à partager avec responsabilité

🌺 "Te manu tiaraa" - Le drone en tahitien

"Te manu tiaraa", le drone en tahitien, est devenu en quelques années un compagnon du quotidien polynésien : il immortalise nos paysages pour le monde entier, surveille les cétacés sans les déranger, livre peut-être bientôt du matériel aux atolls reculés. Il symbolise l'alliance de la technologie et de la beauté naturelle du fenua.

Mais pour que la magie opère en toute sécurité, chacun doit jouer le jeu de la réglementation. Les règles de 2025 -- enregistrement, formation, zones interdites -- ne sont pas là pour brimer les pilotes, mais pour protéger la vie humaine et le patrimoine. Les changements qui se profilent pour 2026 vont dans le même sens : plus de clarté, plus de prévention, et une intégration intelligente des drones dans notre espace aérien polynésien.

📌 Les 3 Messages Clés

  1. S'informer avant de décoller : Vérifier zones et restrictions
  2. Respecter les limitations : Altitude, distances, vie privée
  3. Adopter une attitude responsable : Formation, enregistrement, prudence

"Un drone mal utilisé peut causer un accident dramatique en une seconde ;
a contrario, un drone maîtrisé et autorisé fait des merveilles
sans que personne ne s'en aperçoive (sauf en admirant le résultat sur l'écran)."

🏝️ Ensemble, restons vigilants et gardons nos lagons
et nos montagnes filmés d'en haut en toute légalité ! 🚁

Le ciel de Polynésie est suffisamment vaste et splendide pour être partagé entre les oiseaux, les avions et les drones -- à condition que ces derniers restent à leur juste place. Ensemble, restons vigilants et gardons nos lagons et nos montagnes filmés d'en haut en toute légalité, pour que l'innovation ne compromette jamais ni la sécurité, ni la sérénité du paradis polynésien.


FAQ -- 5 questions courantes sur les drones en Polynésie

🏝️ Q1. Puis-je faire voler mon drone à Bora Bora pour le loisir (hors usage commercial) ?

Oui, il est autorisé de voler en loisir à Bora Bora sous conditions. En pratique, la majeure partie de l'île et du lagon se trouve sous des restrictions : l'aéroport occupe un motu au nord et crée une grande zone interdite (rouge) autour de la piste et dans l'axe d'approche au-dessus du lagon.

✅ Autorisé :

  • Sur les plages isolées
  • Au-dessus du lagon loin des bungalows
  • Dans les zones de nature non peuplées
  • Jusqu'à 120 m de hauteur maximum (hors zones oranges)

❌ Interdit :

  • Au-dessus du village de Vaitape
  • Au-dessus des hôtels/resorts sans accord
  • Dans les zones rouges autour de l'aéroport

⚠️ N'oubliez pas : Enregistrement sur AlphaTango obligatoire si votre drone a une caméra !

🏨 Q2. Un hôtel peut-il interdire les drones sur son terrain (plage, jardin) ?

OUI, absolument ! Le propriétaire d'un terrain privé (hôtel, pension, particulier) a le droit d'interdire le survol de sa propriété par des drones, pour des raisons de tranquillité ou de sécurité.

En Polynésie, de nombreux hôtels de luxe ont instauré des politiques "No Drone" au-dessus de leurs bungalows et plages pour préserver l'intimité des clients. Même si l'espace aérien n'appartient à personne en soi, survoler à basse altitude de façon répétée un lieu privé peut être assimilé à une nuisance ou une atteinte à la vie privée.

Règles à suivre :

  • Toujours demander l'autorisation à la direction
  • Respecter leur décision si refus
  • Risque : intervention sécurité/police si non-respect

💡 Conseil : Décollez en dehors des emprises touristiques et gardez vos distances.

⚖️ Q3. J'ai un drone de 300 g non classé (DJI Mini), dois-je quand même passer le brevet théorique ?

Le DJI Mini (249 g) ou Mini 2 est en dessous de 250 g, donc exempté d'enregistrement et de formation obligatoire pour un usage de loisir, puisqu'il est très léger et considéré comme relativement sûr.

En revanche, votre modèle à 300 g dépasse le seuil de 250 g -- même de peu -- et doit donc être enregistré sur AlphaTango. Concernant la formation théorique : l'exigence légale en 2025 est la formation en ligne A1/A3 dès lors que le drone est supérieur à 800 g. Donc avec 300 g, vous n'y êtes pas forcé par la loi.

CEPENDANT, il est vivement conseillé de suivre quand même la formation en ligne et de passer le petit examen (40 questions) car :

  • C'est gratuit
  • Vous apprendrez les zones interdites
  • Attestation valable dans toute l'Europe
  • Utile si vous changez de drone plus tard

📌 Résumé : Pas obligatoire à 300 g, mais fortement recommandé pour votre propre compétence.

📸 Q4. Quelles sont les pénalités si je filme des personnes sur une plage sans leur consentement ?

Filmer ou photographier des personnes identifiables sans leur accord peut tomber sous le coup de l'atteinte à la vie privée, même si c'est depuis un drone. La victime peut porter plainte.

Sanctions possibles :

  • 🚨 Jusqu'à 1 an d'emprisonnement
  • 💰 Jusqu'à 4,5 millions CFP d'amende (45 000€)

Nuances importantes :

  • Toléré : Personnes apparaissant incidemment dans vidéo paysage
  • Illégal : Focus intentionnel sur personnes en train de bronzer

Cas concret à Bora Bora : Une femme se sentant épiée par un drone a fait saisir l'appareil par la gendarmerie. La pilote a été sanctionnée pour vol non autorisé (pas de formation ni immatriculation) avec 4 amendes de 5 000 CFP.

⚠️ Moralité : Respectez la vie privée comme si vous teniez une caméra à hauteur d'homme.

📡 Q5. Comment savoir si mon drone doit avoir le signalement électronique (Remote ID) ?

En 2025, la règle en Polynésie (comme en France) est :

Remote ID obligatoire si :
• Drone ≥ 800g OU
• Drone avec caméra soumis à enregistrement

Exemples concrets :

  • ✅ Phantom (1,2 kg) → Remote ID obligatoire
  • ✅ Mavic Air 2 (570g + caméra) → Remote ID obligatoire
  • ❌ Drone jouet < 800g sans caméra → Exempté

Comment l'installer :

  1. Vérifier si intégré (modèles récents CE)
  2. Si oui : activer via app constructeur
  3. Si non : acheter module externe (~50€ / 5000 CFP)
  4. Enregistrer le numéro sur AlphaTango

⚠️ Important 2026 : Contrôles systématiques prévus ! Drone sans Remote ID = immobilisation + amende (15 000 CFP)


📚 Sources & liens utiles

🔗 Liens Officiels Essentiels

📌 RESSOURCES RÉGLEMENTAIRES

Organisme Description Lien
✈️ SEAC Polynésie Réglementation drones locale www.seac.pf/aeronefs-telepilotes
🗺️ Carte Dronix Archives zones de vol www.seac.pf/carte-dronix
📋 Service-Public.fr Guide national des règles service-public.fr/drone
🚁 AlphaTango DGAC Enregistrement & formation alphatango.aviation-civile.gouv.fr
🏝️ Te Fenua Cartographie zones urbaines www.tefenua.gov.pf

📞 CONTACTS UTILES

Service Fonction Contact
SEAC - Opérations Questions techniques 📧
Haut-Commissariat Autorisations zones urbaines 📧
Gendarmerie Signalement infractions ☎️ 17 (urgences)
Clearance Autorisations aérodromes Via application (8j avant)

⏱️ DÉLAIS À RESPECTER

  • 📅
    5 jours minimum
    Autorisation vol en agglomération
  • ✈️
    8 jours minimum
    Autorisation proximité aérodrome
  • 🌙
    5 jours ouvrables minimum
    Dérogation vol de nuit et vol en zone peuplée
  • Immédiat
    Enregistrement AlphaTango (en ligne)

🚁 Bon Vol et Prudence ! 🌴

Ce guide sera régulièrement mis à jour selon l'évolution de la réglementation


Version Août 2025 - © Maiko MOU

Spécialiste en aéronautique et drones - Tahiti, Polynésie française